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Au
1° siècle, afin de marquer le prestige de la ville qui vient d’acquérir le
titre de colonie romaine, un mur d’enceinte est construit. Ses fondations de
2,80 m de large sont faites de galets pris dans un ciment très dur. Ce
mur est revêtu, sur une hauteur de 1,50 m, d’un parement de moellons réguliers
en calcaire des Pyrénées rehaussé par un coffrage de brique rempli de béton
de galets sur une hauteur de 5 m et sur une largeur de 2,40 m. Ce
mur, en demi-cercle, d’environ 3 km de long, renforcé tous les 40 m, de tours
rondes ou à talons de 10 m de diamètre, ceinturait la ville en s’appuyant
sur la Garonne à ses deux extrémités et délimitait un espace clos de 90
hectares percé de 3 portes : la Porte Narbonnaise au Sud, la Porte
Saint-Etienne à l’Est et la Porterie au Nord, à l’emplacement de
l’actuelle place du Capitole. Les
vestiges, visibles place Saint-Jacques, rue Jules de Rességuier et surtout dans
la cour de la clinique Saint-Michel nous permettent de mieux appréhender la
taille imposante du rempart de défense. Au
III° siècle, la menace des invasions contraint les toulousains à fortifier la
façade de la ville donnant sur la Garonne. Les fondations de cette enceinte,
construite dans la hâte, renferment des éléments divers tels que statues ou
des bas-reliefs provenant d’édifices détruits. Des
vestiges de ce mur sont visibles au 31 rue de la Fonderie, après avoir emprunté
le passage souterrain qui descend au milieu de la cour. Le
12 septembre 1213, Simon de Montfort écrase à Muret, les armées de Pierre
d’Aragon et du Comte Raymond VI. Raymond VI et les Comtes de Comminges et de
Foix tiennent conseil et décident d’abandonner Toulouse à Simon de Montfort
qui, investi du comté de Toulouse par la pape Innocent III, le 2 avril 1215,
impose aux toulousains de détruire leur murs, d’abattre les tours, de remplir
et d’aplanir les fossés et d’enlever les chaînes des rues. Le
12 avril 1229, par le traité de Meaux, le Comte Raymond VI s’engage, entre
autre, à détruire les murs de la ville. Devant
la menace anglaise, en 1345, Jean, Duc de Normandie, fils de Philippe de Valois,
autorise les toulousains à reconstruire leurs murs. Les travaux sont alors
entrepris et, de la porte Montgaillard (actuellement carrefour entre la rue
Ozenne et les allées Jules Guesde) à la place Wilson, des fortifications
flanquées de tours en brique sont élevées sur l’ancien rempart romain. Cette
enceinte est percée de plusieurs portes constituées de tours rectangulaires en
brique ceinturées de mâchicoulis et couronnées de créneaux, telles les
portes Montoulieu au niveau du Grand-Rond, Saint-Etienne au niveau du croisement
des rues Saint-Anne, de Metz et du rempart de Saint-Etienne, et la dernière
porte qui est la porte Neuve, au niveau de la place Rolland. Autour de Saint-Sernin, où les habitants vivent essentiellement du passage des pèlerins et où quelques artisans s’installent, est élevée au-dessus des fossés, vers 1140, afin de protéger le bourg, une palissade de bois et de terre crue, appelée " paries " , allant de la place Wilson actuelle au Pont Saint-Pierre en empruntant les boulevards de Strasbourg, Arcole, Lascrosses et Duportal.
Au XVI° siècle, la palissade sera remplacée par un mur de brique équipé de tours de défense. D'importants vestiges du rempart médiéval du Bourg ont été conservés sur près de 650 m de long, essentiellement le long du boulevard Armand Duportal. Quatre puissantes tours à talon jalonnent encore la courtine rectiligne construite au XIV° siècle et remaniée au XVI° siècle (on ne sait rien du premier rempart du XII° siècle). De nombreuses portes marquaient le débouché des voies sur la campagne environnante : portes du Bazacle, Las Crosses, Arnaud-Bernard, Pouzonville, Matabiau, Sardane, Villeneuve. Leur souvenir demeure dans le nom de rues proches. Sur les fossés comblés et les lices des remparts de la Cité et du Bourg ont été établis les boulevards qui forment la première ceinture de la ville.
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